mardi 2 juillet 2013

Etonnants voyageurs Mai 2013. Saint Malo.

Etonnants voyageurs prend l'eau au propre et au figuré. La pluie ne nous aura pas été épargnée cette année et je ressens comme une frustration à la fermeture des portes du palais du grand large.

Bien sûr on retrouve, cette année encore, l'esprit des lieux au coeur d'un électrique bourdonnement de rencontres jubilatoires, mais le contrat est désormais en passe de n'être plus tenu. Certes les journalistes invités nous abreuveront, sans doute, des habituelles critiques louangeuses qui justifient leur accéditation mais, pour autant, Etonnants voyageurs passe par une crise de coissance qui a tendance à durer un peu trop.

Le festival, devenu lourd paquebot, a su vaillament surfer au mieux sur certaines vagues,aiguisant avec maestria l'appétence de la nouvelle génération avec une journée dédiée aux écoliers, un prix des jeunes, une forte présence d'auteurs dédiés et un ouvrage collectif de nouvelles. Le festival nous offre toujours, aussi, sa palette foisonnante et enrichissante de rencontres musicales, littéraires, cinématographiques et la présence rassurante des piliers habituels ( Atiq Rahimi auto proclamé afghan de service, Hubert Haddad, Dany Lafferiere, Alain Mabanckou )dont l'absence nous semblerait désormais aussi incongrue que la disparition de la tour Quic'en grogne.

Et puis quand le psychologue et ethnopsychiatre Tobie Nathan nous parle c'est la porte des chants et contes africains qui s'entrouvre, quand Bertrand Tavernier nous présente un western en noir et blanc avec sa faconde imagée, le paysage se colorie immédiatement de couleurs chatoyantes.( En exergue un fabuleux western dans les neiges du Wyoming d'André de Roth, la chevauchée fantastique, avec une sublime brochette de gueules hautes en couleurs )

Et le café littéraire, encore et toujours, qui sait nous mettre l'eau à la bouche.

Oui mais.

Oui mais. Ce qui pêche c'est la confusion, née de l'abondance des sujets et des thèmes ( on en a déjà parlé ), et l'exiguité des lieux. La plus belle duchesse Anne du monde ne peut donner que ce qu'elle a. Les nouvelles salles à l'hotel du nouveau monde sont petites et éloignées. Pour atteindre la salle de l'Univers on se pousse des coudes pour finir par se casser le nez. Salle Saint Anne vingt minutes d'attente sous la pluie dans une file qui grommele pour finir par se faire jeter. Salle Maupertuis c'est la guerre. Les quinze auteurs invités finissent par remplir les quelques places libérées par la scéance précédente. Dehors même les journalistes, munis de leurs colliers rouges, n'arrivent plus à rentrer. C'est la guerre, tout le monde se plaint. Le festival aujourd'hui c'est des heures de marche pour se retrouver dans des files, une heure avant une scéance, sous la pluie, pour finir par entendre "c'est complet" de la bouche de bénévoles épuisés, et hop on recommence ailleurs la même chose.

Ose t on alors rêver de moins de confusion, de moins de choix et de plus de place ? Bon vent.

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